Le site de la ville la plus importante du Québec a été choisi avec beaucoup d'à-propos. En effet, plantée au cœur du Saint-Laurent, elle est née de la forêt très dense d'une île formée par le fleuve et la rivière des Prairies, avec pour toile de fond le mont Royal. Sa situation constitue, en outre, une remarquable confluence de routes terrestres et de voies d'eau en Amérique du Nord. Jacques Cartier fournit l'attestation la plus ancienne du nom de lieu « Mont Royal » quand il écrit dans sa Relation de 1535-1536 : « Et au parmy d'icelles champaignes est scituee et assise la ville de Hochelaga pres et joignant une montaigne qui est alentour d'icelle labouree et fort fertille de dessus laquelle on veoyt fort loing. Nous nommasmes icelle montaigne le mont Royal. »
Dans sa Cosmographie universelle de 1575, André Thevet précise : « Ce fut en leur terre que les Francoys bastirent, il y a longtemps, un fort, prec une montagne qu'ils nommerent Mont-royal. » C'est dans La Cosmographie universelle de tout le monde, également produite en 1575, que François de Belleforest affirme : « laquelle ville les Chrestiens appelerent Montreal. » Paul de Chomedey de Maisonneuve nomma l'établissement « Ville-Marie » lors de la cérémonie de fondation, le 18 mai 1642. Le 30 juin 1672, Jeanne Mance utilisa le toponyme « Mont Royal » sur l'une des plaques enfouies sous la première église paroissiale. Cette plaque fut retrouvée en 1830 et le texte fut transcrit par Romuald Trudeau dans son journal Mes tablettes. Le nom de lieu « Ville de Montréal » supplanta définitivement Ville-Marie au début du XVIIIe siècle. Une carte anonyme de 1723, dédiée à M. De Catalogne a pour titre Montreal 1723. Plan de la ville de Montreal en Canada. Le développement de la ville s'est effectué de manière spectaculaire, passant de 2 000 âmes au début du XVIIIe siècle à presque 3 000 000 de citoyens de nos jours, en tenant compte de toute la conurbation montréalaise. Le père Barthelemi Vimont, supérieur des Jésuites au XVIIe siècle, avait vu juste lorsqu'il écrivait : « ce que vous voyez ici n'est qu'un grain de sénevé [...] mais je ne doute nullement que ce petit grain ne produise un grand arbre, qu'il ne fasse un jour des progrès merveilleux, ne se multiplie et s'étende de toutes parts. » Grâce à de nombreuses fusions de villes réalisées au fil des ans, pas moins de 35, la municipalité érigée en 1832 a pu prendre les dimensions considérables qu'on lui connaît maintenant.
45° 30' 88.0" N - 073° 33, 46.4,9" O, Montréal
Arrière-cour de résidences de la rue Saint-Hubert, du 1205, rue Labelle, Les suites Labelle, hôtel, du 6e étage, vers l'Est, 06:21 le mardi 11 septembre 2007, Rue_Labelle_003_800.
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45° 30' 88.0" N - 073° 33, 46.4,9" O, Montréal
Arrière-cour de résidences de la rue Saint-Hubert, du 1205, rue Labelle, Les suites Labelle, hôtel, du 6e étage, vers l'Est, 07:15 le mardi 11 septembre 2007, Rue_Labelle_013_800.
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Ainsi, la seigneurie de l'Île-de-Montréal, concédée en 1636 à Jean de Lauson, reconcédée en 1640 à Pierre Chevrier de Fancamp et à Jérôme Le Royer de La Dauversière, augmentée de nombreux arrière-fiefs par la suite, établit les bases des futures paroisses et municipalités qui se partageront l'île, et leurs noms subsistent très souvent dans la toponymie actuelle (« Boisbriand », « Verdun », « La Gauchetière »). Tant dans les domaines du transport, de l'industrie, de la finance, de l'éducation, des arts que dans ceux de la science, du sport ou de la rénovation urbaine, Montréal joue un rôle de premier plan à l'échelle de la province et même du pays, Toronto ne lui ayant ravi le titre de Capitale des affaires qu'au prix d'une haute lutte.
Cependant, elle a jalousement conservé celui de Ville aux cent clochers, en raison du grand nombre d'églises, de chapelles, de temples et de synagogues qu'on y dénombre. Le vieux blason populaire de Capots Bleus témoigne d'une habitude vestimentaire révolue des pionniers montréalais de porter, en hiver, de gros manteaux, appelés en québécois capots, de couleur bleue. Le toponyme « Montréal » se révèle internationalement populaire puisqu'on en compte au moins une vingtaine en France dont six communes dans l'Ain, l'Yonne, l'Aude, le Gers, la Drôme et l'Ardèche, un Monte Reale au Portugal, deux Montereale en Italie. À noter que les Abénaquis désignent l'endroit sous le nom « Molian » ou « Monian », adaptation phonético-graphique de la forme française. Voir : « Hochelaga, Archipel d' » et « Royal, Mont ».
45° 30' 50.1" N - 073° 33' 40.3" O, Montréal
Quartier latin, 1 430, rue Saint-Denis, Université du Québec à Montréal (UQAM), pavillon Athanase-David, édifice Institut des arts appliqués, campus de l'École polytechnique de l’Université de Montréal de 1905 à 1958, reflet dans les vitres de l'étage, le clocher de l'ancienne église Saint-Jacques-le-Majeur, 11:35 le mardi 11 septembre 2007, Rue_Saint_Denis_029.
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45° 30' 25.1" N - 073° 34' 21.4" O, Montréal
La ville et le pont Jacques-Cartier, vue du 455, rue Sherbrooke Ouest, L'Appartement hôtel, à l'étage de la piscine, 15:47 le mardi 13 mars 2007, Rue_Sherbrooke_002_800.
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Avant le regroupement
(extrait)
Le 1er janvier 2002, la nouvelle ville de Montréal était créée, issue du regroupement de la municipalité du village de Senneville, des cités de Côte-Saint-Luc et de Dorval ainsi que des villes d'Anjou, de Baie-d'Urfé, de Beaconsfield, de Dollard-des-Ormeaux, de Hampstead, de Kirkland, de Lachine, de LaSalle, de L'Île-Bizard, de L'Île-Dorval, de Montréal, de Montréal-Est, de Montréal-Nord, de Montréal-Ouest, de Mont-Royal, d'Outremont, de Pierrefonds, de Pointe-Claire, de Roxboro, de Sainte-Anne-de-Bellevue, de Sainte-Geneviève, de Saint-Laurent, de Saint-Léonard, de Verdun et de Westmount. Le 1er janvier 2006, la cité de Dorval, les villes de Baie-D'Urfé (anciennement Baie-d'Urfé), de Beaconsfield, de Côte-Saint-Luc (anciennement cité), de Dollard-Des Ormeaux (anciennement Dollard-des-Ormeaux), de Hampstead, de Kirkland, de L'Île-Dorval, de Montréal-Est, de Montréal-Ouest, de Mont-Royal, de Pointe-Claire, de Sainte-Anne-de-Bellevue et de Westmount ainsi que la municipalité du village de Senneville étaient toutefois reconstituées.
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Texte extrait de :
Noms et lieux du Québec :
si chaque lieu m'était conté (Cédérom multimédia).
Commission de toponymie du Québec. Les Publications du Québec, Micro-Intel 1997. |
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