de mon réveil
jusqu'à ce que je tombe de sommeil
j'observe - j'écoute
je note - j'apprends
je réfléchis - je me souviens
quatre-vingts deux ans (Marieville 2 août 1940 - )
INTERNET
Saint-Prosper-de-Champlain, le lundi 2 juin 1997, première publication dans Internet.
D'abord dans Art de vivre au Québec, je raconte ce que je vois de ma fenêtre et sur mes chemins.
Cette première page en ligne campe le décor de mes récits.
Novembre. Ciels dramatiques, petits jours et longues nuits, jeux de grisailles, pluies monotones. Je suis des cours universitaires en géologie, en hydrologie, en géographie, pour
débroussailler les secrets de la terre.
Printemps
La fonte des neiges ramène les bernaches du Canada et les oies blanches, le trop-plein des coulées, les turbulences des ruisseaux et des rivières.
Fin avril, début mai, les aulnes, les saules, les
viornes, les amélanchiers, les érables fleurissent dans la forêt laurentienne.
chaque année
la fin du mois de mai
m'essouffle de ses débordements
je m'enlise dans les marécages
me mouille les pieds dans les ruisseaux
j'arpente les fossés pour des fleurs
de bleuets rhododendrons, kalmias et d'atocas
à Nicolet
d'immenses colonies de houstonies bleues
retiennent mon attention
En juin, sous la pluie dans une
érablière des Grondines, je patiente cinq jours aux pieds de
sabots de la vierge pour saisir l'apogée de leur floraison.
Été
En juin, dans la tourbière de Saint-Narcisse, je tombe à genoux devant la sarracénie pourprée. Sur les quais, le long du fleuve et à la mer en Gaspésie, à Anticosti, j'admire les levers et les couchers de soleil. En forêt, les mouches noires et les maringouins ne m'épargnent pas. Dans l'émotion de la recherche du grand ginseng, j'oublie et j'attrape l'herbe à puce.
Juillet. Dans la décharge du lac Long, à Saint-Alban, je me jette à l'eau pour photographier la pourpre du
dessous des feuilles de nénuphars soulevées par le vent.
Automne
En août et septembre, j'inventorie les accotements des routes, pour des trèfles des prés, des épervières, des verges d'or, des asters. En canot sur les eaux stagnantes du
lac Noir, un ami s'énerve de mes acrobaties pour saisir l'angle photogénique d'un nénuphar.
Octobre. À Pointe-du-Lac je photographie des grappes de raisins sauvages et des soies échevelées d'asclépiades.
Hiver
Dans les champs, je recherche les silhouettes des pins blancs, des ormes et des chênes séculaires.
Graines éparpillées, fruits séchés et folles herbes dorées se découpent sur les blancs, les bleus et les roses de la neige.
La première vraie bordée de décembre, les grands froids de janvier, les verglas, les glaces, les redoux et les frimas de février, le soleil et les grésils de mars provoquent mon admiration béate.
L'intelligence des choses mène à l'amour.
Mon amour pour la vie, mes enfants, mon pays et pour toutes les jeunesses, ma passion pour la clarté et la précision, dictent chaque mot de