Connaissances de l'hiver
Hommage à celui qui passe souffleuse et charrue à toute heure du jour et de la nuit, des premières neiges de
novembre jusqu'à tard en mars.
Celui qui déneige compose avec l'énergie du nord.
Grand respect pour ses connaissances de l'hiver, des froids, des redoux, des vents, de toutes les neiges.
Rafales et bourrasques. Poudreries et verglas.
Pluies et givres.
Neiges folles. Neiges lourdes.
Bruit d'enfer
Aux aurores, encore endormie sous ma douillette, j'entends le bruit d'enfer de cet engin d'apocalypse.
Tous feux allumés, la charrue ouvre les chemins à ceux qui prendront la route au matin.
Dégager, sabler, saler
Au besoin, le déneigeur dégage, sable, sale, rend la circulation possible et sûre.
L'homme sait où se forment les bancs, les ornières, les plaques de glace, les creux des
« calvettes », la ligne des fossés.
Gardien
En campagne, l'homme qui déneige sait les besoins, les allées et venues de tous et chacun. Il sait l'heure des messes, l'horaire des travailleurs, le départ des enfants pour l'école, la livraison du courrier.
Le déneigeur sait la paroisse, les lève-tôt, les couche-tard, les malades, les maisons bien chaudes, les bêtes, l'ordre et les malheurs.
Gardien de la mobilité, il veille.
Instruit de la montagne, de la forêt, de la plaine, l'homme qui déneige connaît les caprices des routes et des rangs. Sa science est vaste, souvent peu lettré, ces choses lui sont naturelles.