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Mauricie, MRC Les Chenaux, maison de campagne plus que centenaire (vers 1880). Entre deux tempêtes de neige, 06:45 le jeudi 20 mars 2008, photo Neiges_057_950.

Nichole Ouellette

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Art de vivre au Québec
Savoir-faire Évolution de la maison québécoise

D'un lecteur

Un lecteur me fait parvenir cet article du Journal de l'Habitation, publication du 4 au 17 décembre 1998.

Robert Robert m'écrit :

Je crois que ce texte écrit par un architecte spécialisé en conception de projets à caractère écologique saura t'intéresser. Je te le transmets dans ce courrier.

Architecture écologique
l'évolution de la maison québécoise en fonction du climat

Collaboration spéciale
David Leslie, architecte

La maison typiquement québécoise résulte de beaucoup de transitions et d'adaptations ingénieuses de l'architecture, basées sur le gros bon sens. Malgré sa grande simplicité, elle est élégante. Ses proportions sont agréables et elle demeure très classique dans sa symétrie. C'est un héritage architectural riche pour notre patrimoine.

Entre les années 1770 et 1820, d'importants changements ont transformé la maison d'inspiration française. Des éléments de design ont été modifiés pour mieux affronter le climat rigoureux et profiter des percées, technologiques dans les modes de chauffage.


Mauricie, MRC Les Chenaux, maison de campagne plus que centenaire (vers 1880). Entre deux tempêtes de neige, entrée Est, par la cuisine d'été, 06:51 le jeudi 20 mars 2008, photo Neiges_065_950.

La fondation en pierre devient plus profonde qu'en France pour éviter les mouvements du bâtiment par l'action du gel durant l'hiver. Le rez-de-chaussée a été relevé pour s'éloigner du froid et de l'humidité du sol et pour se dégager de l'épaisse couverture de neige.

L'espace entre la base de la fondation et le rez-de-chaussée étant plus grand, il devenait possible de l'excaver pour créer un sous-sol servant de caveau à patates ou à légumes, d'endroit de conservation, ou d'emplacement pour boulanger, faire la lessive, puiser de l'eau ou simplement ranger les instruments saisonniers.

Par ailleurs, les murs de pierre hors sol furent épaissis, créant une masse thermique pour éviter les trop grandes fluctuations de température été (fraîcheur) comme hiver (chauffage).

Pour avoir accès de l'extérieur à la porte d'entrée, il fallait des marches et un perron surélevé. Cet élément architectural est devenu si populaire comme lieu de conversation, de repos ou de rangement du bois de chauffage, qu'il s'étendra sur toute la façade.

Afin de protéger le balcon contre la pourriture en éloignant la pluie, et la neige, on a prolongé le toit par un larmier également utile pour protéger les gens des intempéries et du soleil. Le larmier est devenu de plus en plus profond, au point d'exiger son support par des colonnes de soutien.

Cette excroissance a contribué à faire un toit distinctif de deux versants en forme de cloche. La pente du toit demeurait cependant prononcée pour éviter l'accumulation de neige. L'ajout de lucarnes a fait en sorte que le grenier est aussi devenu habitable.

Efficacité énergétique

À l'époque, l'utilisation du foyer pour la cuisson et le chauffage était peu efficace. Au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle, il y a eu une prolifération du poêle à combustion lente qui chauffait davantage et facilitait la cuisson. Cette innovation a permis une plus grande subdivision de la maison en pièces cloisonnées.

Peu à peu, le haut rendement du poêle à bois a inspiré la naissance, au XIXe siècle de la cuisine d'été. Souvent placée sous le pignon, du côté est, comme tampon contre les grands vents d'hiver, la cuisine d'été servait aussi comme vestibule, garde-manger et espace de rangement durant la saison froide.


Mauricie, MRC Les Chenaux, maison de campagne plus que centenaire (vers 1880). poêle à bois (1976), poutres et fenêtres d'origine, grand-ménage du printemps, peinture du plafond et des murs, le 3 août 2008, photo Peinture_2008_001_800.

L'augmentation de la capacité de chauffage a aussi donné plus de liberté dans le nombre, la grandeur et l'emplacement des fenêtres. Ainsi, la maison québécoise avait deux fois plus de fenêtres que la maison française qui l'a inspirée.

Elle n'était pas alignée avec la route mais orientée plein sud, avec plus d'ouvertures sur cette façade ensoleillée pour tirer profit de la chaleur produite par l'astre du jour. Par contre, on minimisait les fenêtres balayées par le vent sur le côté nord et à l'étage.

Puis, l'amélioration de la fabrication du verre a permis de réaliser des carreaux de fenêtre plus grands, Les fenêtres et les portes sont doublées afin de diminuer les infiltrations d'air. De plus, on protège l'accès par un tambour amovible, pour diminuer les courants d'air frais.


Mauricie, MRC Les Chenaux, maison de campagne plus que centenaire (vers 1880), printemps, 19:04 le jeudi 14 mai 2009, photo 2009_14_mai_009_800.

Grâce à l'amélioration du chauffage, la maison québécoise pouvait devenir plus grande. Cela était d'ailleurs nécessaire pour les grandes familles et leurs activités quotidiennes, compte tenu des nombreuses heures passées à l'intérieur.

En fin de compte, la maison québécoise a évolué pour constituer une richesse architecturale ayant son identité distincte. Elle raconte notre histoire commune et elle témoigne de l'évolution de la société... Et, le progrès technologique des années 2000 continuera certes de marquer sa conception.

David Leslie est architecte spécialisé en conception de projets à caractère écologique. On peut le joindre au (418) 648-8168.

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le lundi 12 janvier 1999 - le jeudi 20 janvier 2000
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constante mouvance de mes paysages intérieurs

 
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