Dotée d'un décor exceptionnel fait de montagnes et d'eau, de roc et de verdure, cette municipalité de village, implantée à 222 km au nord-est de
Québec, constitue le seuil de la région de
Manicouagan et l'entrée du
fjord du Saguenay, tout près de Sacré-Cœur et de Bergeronnes, sur la rive gauche de l'estuaire du Saint-Laurent
(section
maritime selon les divisions de la
Flore laurentienne).
Tadoussac (Municipalité de village), baie de Tadoussac,
membre du Club des plus belles baies au monde, section maritime du fleuve
Saint-Laurent, le village, à droite le terminal maritime, dit le quai. Photo
Jean-Frédéric Ouellette-Lapointe, le samedi 15 avril 2006, Tadoussac_JFOL_012_800_300. |
Dès les temps anciens, l'endroit était connu. Dénommé par les Amérindiens montagnais Totouskak, pluriel de totouswk ou totochak, mamelles, allusion à deux collines rondes et sablonneuses situées du côté ouest du village, ce lieu a vu son nom susciter plusieurs interprétations allant d'à l'endroit où la glace est brisée (père Charles Arnaud) au montagnais shashuko, endroit aux homards. Il pourrait s'agir aussi du micmac Gtatosag, entre les rochers, car même si l'endroit est situé en territoire montagnais, il était connu et fréquenté par les Micmacs dès la seconde moitié du XVIe siècle.
Tadoussac (Municipalité de village), baie de Tadoussac,
membre du Club des plus belles baies au monde, section maritime du fleuve
Saint-Laurent, le village, le toit rouge de l'hôtel (1864), l'église
Sainte-Croix, la Petite Chapelle (1747). Photo
Jean-Frédéric Ouellette-Lapointe, le samedi 15 avril 2006, Tadoussac_JFOL_009_800_300. |
Parallèlement, différentes graphies comme Tadousac (XVIIe et XVIIIe siècles), Tadoussak, Thadoyzeau (adaptation graphique notée vers 1550 par André Thevet) ont pu être relevées. Jacques Cartier y vient en 1535, lors de son deuxième voyage, et constate que les Montagnais pêchent le loup marin.
Également au XVIe siècle, les Basques y chassent la baleine et l'on peut soutenir que, vers 1580, le commerce des fourrures y est florissant. En 1600, Pierre Chauvin y bâtit une maison, aujourd'hui reconstituée, établit la traite des fourrures et fonde vraiment Tadoussac.
Tadoussac (Municipalité de village), baie de Tadoussac,
membre du Club des plus belles baies au monde, section maritime du fleuve
Saint-Laurent, la Petite Chapelle, appelée aussi la Chapelle des indiens,
construite en 1747. Photo
Jean-Frédéric Ouellette-Lapointe, le dimanche 16 avril 2006, Tadoussac_JFOL_038_800_300. |
En 1603, c'est au tour du fondateur de Québec d'aller en ces lieux où dès 1615 la mission de L'Exaltation-de-la-Sainte-Croix-de-Tadoussac, nommée ainsi en souvenir d'une croix plantée par Jean de Quen, est fondée par les Récollets qui y chantent la première messe en 1617. Les frères Kirke prendront le poste de Tadoussac en 1628.
L'année 1646 marque la construction de la première chapelle utilisant la pierre locale et des briques apportées de France par le père Coquart. Par ailleurs, la Relation de cette année-là signale que l'endroit est connu des Indiens sous le nom de Sadilege.
48º 08' 15.1" N - 069º 42' 51.9" O, Tadoussac (Municipalité de village),
rue du Bord de l'eau, à l'extrême droite, l'église Sainte-Croix et la Petite Chapelle, appelée aussi la Chapelle des indiens, construite en 1747. Le lundi 6 mars 2006, photo Rue_Bord_de_l_Eau_001_800_300. |
Au début du XIXe siècle, la haute bourgeoisie québécoise y érigera nombre de villas et, en 1864, un vaste hôtel sera construit pour exploiter les paysages admirables du Joyau du Québec. Attesté au début du XVIe siècle, le nom Tadoussac identifie le bureau de poste ouvert en 1851, le canton proclamé en 1855, la municipalité de village créée en 1899 et la municipalité de paroisse établie en 1937, mais dissoute en 1949 parce qu'elle comptait moins de 500 habitants.
Les Tadoussaciens tirent leur subsistance du tourisme (excursions pour observer les
baleines ; descentes à ski sur des collines de sable ; paysages superbes). On y trouve une importante station piscicole du gouvernement québécois axée sur l'élevage de la ouananiche et du saumon anadrome.
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Texte extrait de :
Noms et lieux du Québec :
si chaque lieu m'était conté (Cédérom multimédia).
Commission de toponymie du Québec. Les Publications du Québec, Micro-Intel 1997. |
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