Située à la jonction du fleuve Saint-Laurent et du vaste
golfe qui débouche
dans l'Atlantique, l'île d'Anticosti a une longueur de 225 km, une largeur de
56 km et une superficie de 8 160 km². La longueur du littoral est de 520
km.
Même s'il y a beaucoup de côtes, ce territoire insulaire, surnommé Île aux
Naufrages parce que de nombreux navires y ont péri, n'offre que très peu
d'abris, les baies Gamache et du Renard mises à part. On trouve de grandes
battures au sud et des falaises au nord de l'île. Des exploitations
sporadiques du territoire ont été tentées. On a voulu en faire un énorme
chantier de bois ou une vaste colonie agricole. Mais ces tentatives ont
échoué. La chasse et la pêche sont les uniques ressources que l'île
d'Anticosti continue de fournir. La réserve faunique de l'Ile-d'Anticosti,
créée en 1980 et constituée de trois périmètres séparés couvrant au total 303
km², tient son nom de l'Île.
Jacques Cartier (1491-1557),
carte postale, Éditeur J.-P. Garneau, Québec. |
Jacques Cartier écrit en 1535 : « ladicte ysle que nous avons nommée l'isle
de l'Assumption ». Et comme l'expliquait Belleforest (1575), elle avait reçu ce
nom de Cartier parce qu'elle « fut descouverte le jour de la nostre Dame d'Aoust
qui est la feste de l'Assumption, et trepas de la glorieuse vierge Marie ». |
L'historiographe André Thevet a noté dans le Grand Insulaire (vers 1586) que
« les sauvages nomment [Anticosti] Naticousti... ». Anticosti a succédé comme
forme francisée du nom amérindien vers 1600 et est devenu le nom officiel.
Marc Lescarbot inscrit sur sa carte figurant dans son Histoire de la
Nouvelle-France (1609) le nom Anticosti et note dans ce livre que : « Cette Ile
est appelée par les Sauvages du païs Anticosti qui est celle que
Jacques
Cartier a nommé l'Ile de l'Assumption (1535) ».
Samuel de Champlain (1570-1635),
carte postale, Éditeur J.-P. Garneau, Québec. |
Après avoir écrit Antiscoti
(1612) et Antiscoty (1613), Samuel de Champlain orthographie le nom de cette
île Enticosty (1625) et Antycosty (1632). |
Les Micmacs donnent encore à l'île
d'Anticosti le nom Natigôsteg, terre avancée. Les Montagnais appellent cette
île Natashquan, où l'on prend des ours. Le père Charles Arnaud (1903) notait
que « Nos Montagnais l'ont toujours appelée : Notiskuan, endroit, lieu où ils
vont chasser l'ours. »
Gabriel Sagard avait signalé en 1631 que
« des ours blancs monstrueusement grands qui dévorent les hommes comme en Norvège, longue
[l'île] d'environ 30 ou 40 lieues... ».
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Bibliographie :-
Noms et lieux du Québec :
si chaque lieu m'était conté (Cédérom multimédia).
Commission de toponymie du Québec. Les Publications du Québec, Micro-Intel 1997.
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