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ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE LAURENTIENNE.
| II. - DYNAMISME DE LA FLORE LAURENTIENNE.
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Une question cruciale se pose d’abord : la flore du Québec, telle que nous
l’avons sous les yeux, est-elle ou non en voie de transformation ou d’évolution ? Représente-t-elle un équilibre stable remontant à l’origine des choses ? Ou
bien pouvons-nous la considérer comme un moment dans un phénomène de mouvement,
comme un point d’une trajectoire ? Ou bien encore, la vie végétale, après une
longue marche en avant, a-t-elle cessé d’évoluer, a-t-elle atteint une phase
d’inertie ?
L’hypothèse d’un équilibre stable remontant à l’origine des choses est une
absurdité géologique et biologique, surtout dans cette région du Bouclier
précambrien tant de fois quittée et reconquise par la mer, socle recristallisé
d’une chaîne de montagnes usée et érodée jusqu’à la base, pays, enfin, raboté et
abrasé par les glaciers pléistocènes.
La conception d’une vie végétale qui, après avoir été le siège d’un dynamisme
quelconque au cours des âges géologiques, aurait atteint dans le monde actuel
une stabilité et un équilibre définitifs, peut séduire à première vue. On
pourrait apporter des faits curieux, propres à laisser croire que les habitats
naturels, avec les associations d’espèces qui les caractérisent, se conservent
longtemps, des siècles certainement, sans modifications sensibles.
Jacques
Cartier (1491-1557),
carte postale, Éditeur J.-P. Garneau, Québec. |
Ainsi Jacques CARTIER, abordant la dune de
Brion, la perle des
îles de la
Madeleine, nous fait une description remarquablement vivante du milieu végétal
qui l’environne ; cette description pourrait avoir été écrite aujourd’hui.
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André
MICHAUX (île
André-Michaux), dans son Journal de Voyage en Amérique, signale, en 1792, comme
l’une des plantes les plus remarquables de Laprairie, le Justicia americana,
type acanthacé égaré dans notre flore septentrionale. Or, encore aujourd’hui,
les eaux de l'archipel d’Hochelaga restent, dans le Québec, la station
principale d’une plante qui a toutes les chances de migration.
James MACOUN (île
Macoun) a
raconté avoir retrouvé après un siècle, dans la région du
lac Mistassini, la
station classique du Primula mistassinica de MICHAUX. On pourrait
multiplier les faits et les témoignages de cette nature, les trier sur le volet,
et édifier une thèse sur la stabilité des populations végétales. Mais il
convient, pour donner à ces faits leur vraie valeur, de remarquer qu’ils
n’expriment qu’une fixité relative. L’équilibre qui nous frappe par son
apparente stabilité n’est que l’équilibre de l’ensemble, et non l’équilibre des
parties ; il n’est qu’une résultante, un produit qui reste sensiblement le même,
mais dont les facteurs sont soumis à de perpétuels changements d’ordre et de
valeur.
46º 35' 52,6" N - 72º 15' 38,8" O,
Mauricie,
MRC Les Chenaux,
Saint-Prosper (Municipalité
de paroisse), 1er rang Saint-Édouard, réfection de la route et travaux d'aqueduc,
15:19 le jeudi 21 octobre 2010, photo Aqueduc_032_800.
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Les forces qui ont pour effet de modifier graduellement, et de changer la
figure de notre flore, appartiennent à deux catégories. Les premières,
intrinsèques, tiennent aux possibilités inhérentes à l’être vivant, et plus
particulièrement au végétal. Ce sont, d’une part, des forces constructives,
forces de développement ou d’évolution, et d’autre part, des forces négatives,
destructives, forces de régression et d’élimination. Les secondes, purement
extrinsèques, ne sont que la manifestation énergétique de changements dans les
facteurs écologiques, changements qui peuvent être d’ailleurs qualitatifs ou
quantitatifs. Ces changements peuvent être ramenés aux migrations, et aux effets
directs de l’intervention de l’homme.
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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 61, 62.
le mardi 1er avril 2003 - le mardi 28 février 2012
constante mouvance de mes paysages intérieurs
Baie-James (Municipalité), 110 miles à 3000 pieds d'altitude, entre le 50° 25' 09.5" N - 073° 52' 21.4" O et le 51° 55' 10" N - 074° 05' 18" O, soit entre
Mistissini (Village cri) et l'île Le Veneur, dans le cours moyen de la
rivière Eastmain.
Lac Mistassini, archipel Kasapominskat, île André-Michaux, 10:23 le vendredi 22 juillet 2005, photo Lac_Mistassini_039_800.
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Détail d'une
carte de la Sûreté du Québec : Baie-James, lac Mistassini, îles Montpetit,
Mintunikus Misaupinanuch, Manitoumouc, André-Michaux, Marie-Victorin, Dablon,
Macoun. En retrait des îles Manitounouc et
Marie-Victorin, l'île André-Michaux ne dépasse guère 4 km de longueur.
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