Nichole Ouellette
présente
Esquisse générale
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ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE LAURENTIENNE.
| II. - DYNAMISME DE LA FLORE LAURENTIENNE. |
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B. ― FACTEURS DYNAMIQUES INTRINSÈQUES.
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1. FACTEURS D'ÉVOLUTION PROGRESSIVE.
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(a) Évolution à termes discontinus.
(Première de deux pages :
page 2).
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Il semble bien que nous avons dans la flore du Québec des traces suffisamment
nettes d’évolution à termes discontinus. Deux cas seulement seront mentionnés :
le cas du genre
Senecio, et celui du genre
Crataegus.
Le genre Senecio est bien développé au nord et à l’est du Québec,
particulièrement autour du golfe Saint-Laurent. On connaît d’une manière
définitive, dans cette dernière région, plusieurs espèces endémiques, avec un
certain nombre de formes critiques qui restent à étudier. Les capitules de
presque toutes les espèces portent des rayons assez allongés et d’un beau jaune
d’or. Plusieurs espèces donnent de temps à autre des formes dépourvues de
rayons, et ce caractère purement négatif, régressif, est accompagné d’autres
modifications caractéristiques : érythrisme, etc. Ainsi, une tourbière à Senecio
gaspensis, à
Anticosti, ne contient que des individus sans rayons et teintés
d’anthocyane. L’origine des milliers d’individus modifiés de la même manière ne
peut guère s’expliquer que par la persistance des caractères modifiés chez les
individus issus de graines : il s’agit d’une véritable mutation, qui a reçu le
nom de f. verecundus, mais qui mériterait probablement un nom spécifique.
Le genre Senecio présente, le long des rivages du
golfe Saint-Laurent, une
grande espèce halophytique, le
S. pseudo-arnica. C’est une plante de forte
taille, pouvant atteindre presque deux mètres de hauteur, vigoureuse, d’un beau
vert sauf à la base, très charnue, fortement tomenteuse vers le sommet et dans
l’inflorescence. Les capitules sont larges d’environ cinq centimètres, et sont
munis de rayons définis, de deux ou trois centimètres de longueur. Or, on trouve
dans la Minganie (île du Havre de Mingan), des plantes rougeâtres, peu velues,
et portant des capitules dont les rayons, d’environ deux millimètres de
longueur, ne dépassent que peu ou point les fleurs du disque. C’est le Senecio
rollandii, qui forme, sur plus d’un mille de longueur, des colonies luxuriantes,
insérées brusquement dans le cordon littoral de S. pseudo-arnica qu’elles
interrompent de place en place sur une longueur d’environ un mètre. On n’observe
aucun intermédiaire, ni aucune trace de parasitisme ou de dégénérescence. Il
s’agit encore ici d’une mutation bien définie, qui peut se produire dans toute
l’aire de l’espèce.
Si nous passons maintenant au grand genre
Crataegus,
― le groupe des aubépines,
― nous trouvons un cas encore plus caractéristique, celui d’un genre en pleine
crise de mutation.
L’étude de la flore fossile, aussi bien que celle de la flore vivante
générale, laisse entendre que le développement des espèces ne procède pas sur
tous les points à la fois, ni à la même vitesse, comme une marée qui s’avance
sur un rivage, mais que ce développement rappelle plutôt la progression, en
apparence désordonnée, des troupes sur un long front de bataille. Ce sont des
explosions, des expansions soudaines de certains groupes particuliers : genres,
familles, ordres, classes, qui explorent pour ainsi dire toutes les possibilités
d’une certaine formule d’organisation pour retourner ensuite à l’immobilité
relative ou absolue, et quelquefois disparaître entièrement. Rappelons, pour
mémoire, l’expansion apparemment soudaine des ptéridospermées au Carbonifère,
celle des angiospermes à la fin du Crétacé, et parmi les angiospermes, la
récente et formidable évolution des
composées.
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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 64 .
le mercredi 2 avril 2003
le vendredi 16 septembre 2011 - le samedi 3 mars 2012
constante mouvance de mes paysages intérieurs
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