Nichole Ouellette
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ESQUISSE GÉNÉRALE DE LA FLORE
LAURENTIENNE.
Également caractéristique du climat laurentien est la douceur de l'automne,
qui favorise la floraison d'une multitude de composées vivaces et caulescentes,
robustes plantes riches en tissus lignifiés, et que n'affecte pas une gelée
occasionnelle et quelques jours froids. Dans les prés incultes et dans les
sous-bois, les verges d'or et les asters font les frais d'une décoration
automnale prodigieusement haute en couleur. Il semble y avoir alors une verge
d'or et un aster attitrés pour chaque habitat et pour chaque latitude, et si
les espèces sont nombreuses, les individus sont légions de légions.
46º 36' 37,3" N - 72º 16' 19,4" O, Mauricie,
MRC Les Chenaux,
Saint-Prosper-de-Champlain (Municipalité de paroisse), 2e rang Saint-Édouard, terre Guy Cossette,
le dimanche 10 octobre 2004, Terre_Guy_K7_002_800.
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Mais cette explosion de couleur dans le cadre de l'automne ne se
limite pas aux pièces florales, dont c'est peut-être, après tout, le rôle,
en cette ère moderne des angiospermes périanthées, de briller pour
l'éjouissement et le bénéfice de la multitude des insectes coopérateurs. La
féerie déborde le monde des corolles, s'étend comme une espèce
d'enthousiasme végétal, gagne les feuillages, qui reprennent avec insistance,
en élargissant l'expression, en gonflant la note, les mêmes gammes, les mêmes
sonorités, les mêmes harmonies lumineuses.
À mesure que la chlorophylle, principale artiste de l'été, s'efface, tuée
par la lumière vive et froide de l'automne, les pigments jaunes, carotine et
xanthophylle, masqués jusque-là, se révèlent et font de l'or avec les
feuilles de l'érable à sucre, des frênes, des bouleaux, des peupliers. En
même temps, chez nombre d'espèces, un jeu de diastases, stimulé par les
conditions spéciales de notre automne, provoque une série de réactions qui
aboutissent à la production des pigments anthocyaniques.
Mauricie,
MRC Les Chenaux,
Saint-Prosper,
route de la Station, ruisseau enjambé par le chemin de bois qui mène à l'érablière Pierre Cossette, le samedi 10 octobre 2009,
Circuit_2009_102_800.
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C'est alors que la vigne vierge, le sumac
vinaigrier, les jeunes pousses des frênes, et surtout l'érable rouge, entrent vigoureusement dans le paysage. Nos
bois laurentiens chavirent dans le rouge, et leur éclatante beauté est alors
unique au monde. Les pentes des Laurentides, les forêts de la plaine basse,
forment des horizons sanglants où s'ajoutent, chevauchent et se fondent les
gammes infinies que le rouge vainqueur a sur sa palette. Souvent, dans cette
forêt mixte, court devant la haute futaie qui flamboie, le vert profond d'une
lisière de sapins ou d'épinettes. Et à l'heure incertaine du crépuscule, où
les perspectives se déforment et les plans se télescopent, on dirait des
rangées de tentes noires, profilées sur le fond rougeoyant d'un champ de
bataille.
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Frère Marie-Victorin (1885-1944)
Flore laurentienne, p. 26.
constante mouvance de mes paysages intérieurs
le jeudi 11 avril 2002 - le lundi 8 mars 2010
le samedi 3 décembre 2011
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