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Flore laurentienne
Observations, notes et recherches

Marcelle Gauvreau (1907-1968)

Commence en cette page un profil de la vie de Marcelle Gauvreau, femme scientifique du milieu du XXe siècle.

Marcelle Gauvreau, amie, confidente, correspondante, collaboratrice, compagne du frère Marie-Victorin.

En réunissant des miettes que l'histoire retient, nous verrons le rôle déterminant du frère Marie-Victorin (1885-1944) dans la vie et la carrière de cette personne remarquable, femme, célibataire et laïque, collaboratrice inlassable aux entreprises de l'auteur de la Flore laurentienne.

Joseph Gauvreau

Marcelle Gauvreau naît à Rimouski, le 28 février 1907.  La famille d'Augustine L'Arrivée et de Joseph Gauvreau compte dix enfants : cinq garçons, autant de filles.

Le père, Joseph Gauvreau, étudie au séminaire de Rimouski. Il reçoit son doctorat en médecine à l'Université Laval de Québec, en 1896.

Le docteur Gauvreau exerce sa profession à Rimouski, sa ville natale. En 1907, un accident de la circulation le laisse amputé d'un bras.


Photo tirée du volume : Biographies canadiennes-françaises (1979). Courtoisie de Pierre Collins, archiviste, Université du Québec à Rimouski.

Joseph Gauvreau, père de Marcelle.

En 1909, la famille Gauvreau déménage à Montréal.

La même année, le docteur Gauvreau devient registraire des médecins et chirurgiens de la province de Québec. Il garde cette fonction 25 ans, jusqu'en 1934.

Joseph Gauvreau publie une vingtaine d'articles et d'ouvrages sur le Québec et différents aspects de la médecine. Historien reconnu, en 1926, le docteur Gauvreau obtient le prix David pour son livre intitulé : Michel Sarrazin, premier médecin du Roi de France à Québec.

Publiée en 1952, une biographie du docteur Joseph Gauvreau par Adrien Plouffe (1887-1971) le présente comme un conférencier, orateur et propagandiste hygiéniste acharné.

« Cet homme de taille moyenne avait un tempérament de feu et un cœur d'apôtre. Il avait des idées et pendant longtemps il y restera attaché avec une intransigeance farouche. Il s'enthousiasmait, il s'emballait et quand il avait dit oui ou non, il ne pouvait pas souffrir qu'on ne partageât point son opinion. Et il se fâchait, il s'indignait, il tempêtait comme si le sort du monde eut été dans la balance ! (…) Cet homme qui n'avait qu'un bras gesticulait comme s'il en avait quatre et il bombardait son interlocuteur d'arguments qui tombaient à la volée sur le crâne du misérable qui avait l'audace de ne pas penser comme lui.

Un homme terrible avec un caractère rigide et cassant, mais au fond, un cœur d'or. (…)  Doué d'une éloquence naturelle qui s'étayait sur une solide culture classique et sur la fréquentation des grands esprits en sciences et en littérature, le docteur Gauvreau avait une voix sonore qui savait utiliser toutes les ressources des la persuasion. Il maniait le sarcasme avec habileté et lorsqu'il était en forme, il aurait pu tenir tête au diable en personne. (…) On imagine sans peine ce que ce batailleur pouvait tirer de son esprit vaillant à l'emporte-pièce, quand il s'en prenait aux préjugés, aux bacilles Koch, à l'alcoolisme et à mortalité infantile ! »

Le docteur Gauvreau côtoie plusieurs personnalités scientifiques, littéraires et nationalistes de son époque, dont le frère Marie-Victorin, bien sûr.

  • Le fonds d'archives de Joseph Gauvreau se trouve à l'Université du Québec à Rimouski

La campagne

Marcelle Gauvreau souffre de tuberculose. En 1916, espérant améliorer sa santé, la famille déménage près du parc Jeanne-Mance. C'est également dans ce but que son père achète l'Habitation, une maison de campagne et une terre à Rivière Beaudette, dans le comté de Soulange.

Parlant de ses étés à l'Habitation, Marcelle note en 1949 :

« Quoi de mieux en effet pour la santé que des vacances dans le foin odorant, ou sur une gentille rivière ombragée de saules gigantesques ? Vivre tranquillement en regardant la nature; écouter le chant des oiseaux; cueillir des fleurs. »


Photo UQAM, Fonds Claude Jutra. Janson, Gilles, Marcelle Gauvreau, femme de science et éducatrice (1907-1968), p. 12.
Marcelle Gauvreau à 8 ans.

Malgré une santé fragile, l'enfance de Marcelle se déroule dans un décor champêtre qu'elle semble apprécier.

« Mes vacances d'écolière s'écoulent toutes semblables, les unes après les autres à la campagne, à voir mon père cultiver le plus beau jardin du comté, et ma mère élever avec le sourire cette grande famille de diablotins, dont je demeurais la plus sage, toujours parce que j'avais moins de santé. »

Éveil à la botanique

Bien avant le mouvement des Cercles des jeunes naturalistes, les parents Gauvreau donnent une formation scolaire à leurs enfants. Pendant deux étés, deux fois la semaine, M. Houle, professeur français, enseigne les sciences naturelles aux enfants Gauvreau.

À ce propos, Marcelle écrit :

« C'est à la chère Habitation que j'ai trouvé... ma vocation.

(...), le maître enseignait à la façon des livres arides, sans faire récolter et presser la moindre plante. Assis au pied d'un arbre autour du professeur, les élèves en vacances devaient l'écouter presque religieusement sans comprendre toujours. »


Photo UQAM, Fonds Claude Jutra. Janson, Gilles, Marcelle Gauvreau, femme de science et éducatrice (1907-1968), p. 9.
Augustine L'Arrivée, mère de Marcelle.

Marcelle Gauvreau grandit dans un milieu familial affectueux, peu sévère, bien discipliné au travail, aux études, à la lecture et aux « bonnes manières chrétiennes ».

« Clouée au lit et à une chaise longue, quand on a la défense même de lire, que faire surtout à la campagne, sinon contempler les arbres et leurs formes singulières; écouter le chant des oiseaux; percevoir le bourdonnement rythmé des insectes; entendre le vent qui passe. »

En 1931, Marcelle Gauvreau écrit au frère Marie-Victorin, un grand ami de la famille.

« (...) Nous espérons que vous nous ferez l'honneur de visiter l'Habitation, cette semaine. Si j'avais appris quel jour, M. le Curé aurait pu vous annoncer en chaire, ce matin. peut-être aurions-nous "enrôlé" plusieurs naturalistes jeunes ou vieux. (...) »

La science de père en fille

On peut supposer que l'ardeur et la passion de Joseph Gauvreau influencent les futurs choix de vie de sa fille Marcelle.

Observations, notes et recherches

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le vendredi 20 novembre 1998
le lundi 30 novembre 1998 - le mardi 3 septembre 2013
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Version numérique : photos, notes, recherches ajouts © Nichole Ouellette 2001 - 2024
Dernière mise à jour 2024-11-01

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