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En 1924, l'année l'obtention de son diplôme, Marcelle tombe de nouveau gravement malade. La tuberculose l'amène aux portes de la mort. Elle reste des mois alitée. Cette longue convalescence entraîne Marcelle dans des profondes méditations sur le sens de la vie. Ces réflexions l'aideront toute sa vie, pendant les moments de découragement et de souffrance. À la suite d'une longue convalescence, en 1928, Marcelle G. s'inscrit à la Faculté de lettres et de philosophie de l'Université de Montréal. ConcoursAu printemps 1930, Louis Dupire, rédacteur du journal Le Devoir et son ami Oscar Dufresne proposent au frère Marie-Victorin de lancer un concours provincial de botanique. Le concours consiste à demander aux jeunes du secondaire de récolter une centaine de plantes et de les assembler en herbier. Les étudiants doivent identifier les plantes avec précision à l'aide de textes, de dessins, d'aquarelles, de photographies.
À l'automne 1930, une exposition se tient à la salle Saint-Sulpice (aujourd'hui Bibliothèque nationale du Québec), rue Saint-Denis, à Montréal. La qualité des centaines d'herbiers provenant de différentes institutions d'enseignement impressionne les juges. Six étudiant(e)s se partagent les premiers prix. L'excellence des travaux de Diane Dubois et de Marcelle Gauvreau retiennent l'attention des juges. Elles sont cependant déclarées hors concours puisqu'elles ont terminé leur secondaire. À l'Institut botaniqueLe travail et l'intérêt de Marcelle Gauvreau pour la botanique impressionnent particulièrement le frère Marie-Victorin. Il l'encourage à laisser la Faculté de lettres et de philosophie de l'Université de Montréal et à s'inscrire à l'Institut botanique. Marcelle doit choisir entre la philosophie et les sciences. Elle s'interroge sur ses forces physiques. Peut-elle supporter les longues séances de laboratoire et les nombreuses excursions sur le terrain qu'exige le programme ? Finalement, le 5 décembre 1930, elle s'inscrit à l'Institut botanique de Montréal. Don aux sciencesÀ l'Université de Montréal, le père Ceslas Forest dit du frère Marie-Victorin :
« ... qu'il finira par attirer tous nos étudiants dans sa cave »et au sujet de Marcelle :
« Mademoiselle Gauvreau est un don de la Faculté de philosophie à la Faculté des sciences. » Pour la vieAu début des années 1930, l'Institut botanique révise ses programmes et met au point le nombre, l'objet et la portée de ses cours. Avec quelques étudiantes, Cécile Lanouette, Marcelle Lepage, Cossette Marcoux et Claudette Piché, Marcelle Gauvreau bénéficie de l'amélioration des programmes de l'Institut. Avec la mention « très grande distinction », en mai 1932, à l'âge de 25 ans, Marcelle reçoit deux certificats : en botanique générale, en botanique systématique. En 1932, Marcelle Gauvreau écrit au frère Marie-Victorin : « ... je n'ai pas fini mon cours ! Au contraire, je le commence, et c'est pourquoi je désire si fort entreprendre, seulement à l'automne, un troisième certificat d'un an (sciences naturelles combinées, par ex.) pourvu qu'il compte pour la licence - afin de pouvoir ensuite me donner tout entière, et pour la vie, à l'étude de votre passionnante botanique. BibliothécaireEn 1931, tout en poursuivant ses études à temps plein, Marcelle Gauvreau devient la première bibliothécaire de l'Institut botanique de Montréal.
Par professionnalisme, Marcelle s'inscrit à l'École des bibliothécaires de l'Université Mc Gill. Elle obtient le diplôme de bibliothéconomie scientifique, à l'âge de 28 ans.
Études et recherchesÀ cause de sa formation antérieure, l'Université de Montréal dispense Marcelle Gauvreau du baccalauréat. En 1932, elle s'inscrit comme étudiante régulière pour la licence ès sciences naturelles. Elle l'obtient l'année suivante. Elle suit également jusqu'en 1935, les cours de zoologie et de pédagogie des sciences naturelles du professeur Henri Pratt. Jusqu'à la mort du frère Marie-Victorin, en 1944, elle suit ses cours de floristique en plus des cours de paléobotanique, de botanique économique et de biologie générale à l'Institut. Malgré ses nombreuses activités comme étudiante, bibliothécaire, directrice d'école, et militante dans plusieurs organismes de vulgarisation scientifique, Marcelle travaille sur le terrain et continue ses recherches personnelles. Elle se consacre au classement des algues du Québec. Elle les répartit en ordres, familles, genres et espèces. En 1936, lors d'une allocution, le frère Marie-Victorin dit de Marcelle : « ... elle fut l'une des plus brillantes élèves de la Faculté des sciences. »
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