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3. RÉGION LAURENTIENNE(c) Sous-région de la plaine alluvionnaire du Saint-Laurent1° District des basses terres Champlain. c) Section translaurentidienne De grands dépôts de sable, formant des plateaux, des terrasses, des dunes ou de longues battures, encombrent l’embouchure des grandes rivières Ashuapmushuan, Mistassini, Péribonka, et les abords de la Grande Décharge.
Ces sables ont une florule définie et caractéristique. Remarquable entre toutes est l’association Pinus divaricata - Comptonia peregrina - Solidago puberula, qui couvre parfois de grandes étendues, là où la forêt a été ravagée par l’incendie. Les Carex de ces grands dépôts de sable sont nombreux :
ainsi que les joncs :
Il faut encore citer, parmi les éléments caractéristiques :
Dans les dépressions humides apparaissent les éléments tourbicoles :
Terminons cette rapide esquisse floristique de la basse terre translaurentidienne en mentionnant un fait phytogéographique de la plus haute importance. Avant la construction du barrage de la Grande-Décharge, il existait sur les rivages du lac Saint-Jean une florule halophytique dont les principaux éléments étaient :
Il est certain que cette florule est un reste d’une ancienne flore maritime établie ici à l’époque de la transgression marine de la période Champlain. Les éléments conservés sont ceux qui ont pu s’adapter graduellement à la déchloruration progressive des eaux. Cette florule, étudiée par l'auteur en 1925, doit être aujourd’hui en grande partie détruite, sauf probablement les éléments plutôt psammophiles : Ammophila breviligulata et Hudsonia tomentosa, qui croissaient au-dessus du niveau actuel du lac. C’est peut-être ici le moment de dire que le retrait de la mer Champlain a laissé d’autres florules reliquales dans la vallée alluvionnaire du Saint-Laurent. Partout où il y a une source salée, on trouve un petit groupe d’halophytes qui bordent le ruisselet issu de la source. L’un des meilleurs exemples est celui de la « saline » de Varennes, dans le comté de Verchères, dont la florule halophytique est la suivante :
Sans doute, il n’est pas théoriquement impossible que ces florules aient pour origine des transports de graines à de grandes distances de la mer ; mais, dans les circonstances, il est beaucoup plus naturel de considérer ces petites populations halophytiques comme des reliquats d’une flore autrefois généralisée dans la vallée alluvionnaire du Saint-Laurent, reliquats aujourd’hui retenus sur des points isolés par les conditions spéciales de l’habitat salin.
Frère Marie-Victorin (1885-1944) le vendredi 6 septembre 2002 le lundi 17 août 2009 - le samedi 14 janvier 2012 constante mouvance de mes paysages intérieurs
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